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Parmi les engagements forts du Grenelle de l’environnement, figurait en bonne place la construction d’écoquartiers sur le territoire national : « sous l’impulsion des collectivités locales, peut-on lire dans le compte-rendu de la table ronde finale d’octobre 2007, au moins un EcoQuartier avant 2012 (en continuité avec l’existant et intégré dans l’aménagement d’ensemble) dans toutes les communes qui ont des programmes de développement de l’habitat significatif. » Pour soutenir cette démarche, Jean-Louis Borloo avait annoncé en 2008 la mise en œuvre du plan Ville durable et le lancement d’un appel un projets EcoQuartiers. Un an plus tard, le ministère de l’écologie et du développement durable annonçait le palmarès du concours. Parmi les 28 lauréats, la zac de Bonne à Grenoble (Grand prix national), Lyon Confluence ou le quartier « Danube » à Strasbourg, qui voyaient couronner leurs efforts en matière d’énergie, de mobilité, de biodiversité et de gestion des ressources.
"L'écoquartier ne fait pas la ville durable"
Le deuxième appel à projets EcoQuartiers s’inscrit dans la continuité du premier. Ouvert à toutes les collectivités porteuses de projets d’aménagement durable, il cherche à promouvoir et diffuser les « bonnes pratiques » en la matière : gestion durable de l’eau, traitement optimum des déchets, biodiversité urbaine, utilisation de transports « doux », production locale d’énergies renouvelables, densité, mixité sociale et fonctionnelle, utilisation d’éco-matériaux et concertation. Pour soutenir la démarche, le ministère de l’écologie envisage par ailleurs la création d’un label dès 2012.
Une telle proposition n’est pas sans soulever quelques inquiétudes. Parmi ces dernières, la crainte de voir se normaliser une démarche dont la force est justement de s’ancrer dans un contexte local toujours différent. Sur ce point, Benoît Apparu s’est montré rassurant : le label ne sera pas une norme, encore moins une obligation réglementaire, mais un « cadre philosophique » à destination des collectivités. Autre écueil : celui de mettre le label au service d’opérations de « marketing territorial ». Or, comme le souligne André Rossinot, maire de Nancy, «l’écoquartier ne fait pas la ville durable.» Faute d’un engagement fort à l’échelle du territoire, ces poches de durabilité pourraient même avoir des effets très négatifs en terme d’image, et nuire à l’ensemble de la démarche. D'autant plus que la construction d’écoquartiers, avec ce qu’elle implique de concertation et de participation des habitants, se heurte souvent à la culture politique des élus...
La zone d'aménagement concerté Pajol s'étendra sur une surface totale de 3 hectares et proposera de nombreux équipements : un collège de 600 élèves, un I.U.T de 500 étudiants, une bibliothèque de 30.000 livres, une auberge de jeunesse de 330 lits, un pôle d'activité de 5000 m2 et 9000 m2 d'espaces verts. Avec une partie en réhabilitation et une partie en neuf, chaque bâtiment a été pensé pour s'inscrire dans une forte démarche éco-responsable. Présentation des points environnementaux clés du projet.
L'ensemble du projet répond aux exigences du plan climat de la ville de Paris (consommation maximale de 50 kwh/m²/an dans le logement neuf ) et offre une démarche HQE (haute Qualité environnementale) systématique. Il va plus loin que l'actuelle réglementation en cours, la RT 2005, en proposant des bâtiments THPE (très haute performance énergétique) ou à énergie positive. 3 800 m² de panneaux solaires photovoltaïques et 300 m² de panneaux solaires thermiques ont été installés. De cette façon, Pajol est la plus grande opération solaire de centre-ville de France.
Deux toitures végétalisées ont été installées (sur le collège et sur le pôle d'activité) afin de traiter et/ou stocker les eaux pluviales et de les réutiliser pour l'arrosage des jardins. Un système qui vise à limiter les rejets à l'égout. Au niveau des déchets, l'objectif est également de réduire les nuisances, de minimiser les déchets produits par les chantiers de la Zac, de les trier et les recycler au maximum.
Près d'un hectare de jardins et d'espaces verts a été aménagé (extérieur et couvert sous la nef de la halle), dans un quartier qui en était relativement dépourvu. L'objectif est de réintroduire de nouvelles espèces végétales pour créer un écosystème riche dans le quartier. Un jardin partagé est également prévu, dont la gestion sera certainement prise en charge par une association de quartier.